Elections professionnelles - retour aux sources

Qu’il soit question d’organiser des élections professionnelles pour les comités d’entreprise et les Délégués du Personnel, ou des élections de conseil d’administration, la société APME fondée en 1998 par François Hinard tient pour ligne de conduite le fait de réaliser cette prestation de manière traditionnelle, c’est-à-dire en mode papier. Patrice Clément, son actuel dirigeant, nous explique un tel positionnement.

Contrairement aux idées reçues, le taux de participation à une élection s’avère généralement plus élevé quand celle-ci est effectuée par correspondance que lorsqu’il est question de mettre en place un vote de façon électronique. C’est en tout cas ce que Patrice Clément a pu constater depuis sa prise de fonction en 2010 lorsqu’il rachète la société APME. A l’époque, cet ancien chef de service informatique envisage de continuer sur la lancée de son prédécesseur. Il fait, ainsi, le pari que le vote dit « traditionnel », c’est-à-dire papier, peut cohabiter sans dommage avec les nouvelles formes (électroniques) de scrutin. Concrètement, il s’est donné pour mission d’assister et d’accompagner les Directions des Ressources Humaines dans l’organisation d’élections, dans la conception et la réalisation de documents (enveloppes, bulletins) nécessaires à ces évènements. Leur assemblage (soit le fait de réunir toutes les pièces pour chaque votant= et leur mise sous pli sont confiés à un ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail), une structure permettant aux personnes handicapées d’exercer une activité dans un milieu protégé. « D’une part, l’ESAT des Laudières, notre partenaire de longue date, spécialisé dans les élections, fournit la main d’œuvre quantitativement ajustable en fonction de la charge de travail. D’autre part, APME, ne prenant aucune commission sur la partie ESAT, ce dernier facture directement les organisations clientes leur permettant de diminuer la taxe Agefiph, c’es-à-dire la taxe sur l’obligation d’employer 6% de travailleurs handicapés. Un partenariat qui apporte beaucoup, non seulement à l’ESAT des Laudières mais également aux clients finaux qui peuvent, s’ils le souhaitent, découvrir l’univers du travail protégé » confie Patrice Clément. Lequel trouve également un véritable enrichissement dans cette relation.

Un Choix stratégique ?

C’est un fait, l’organisation d’élections professionnelles se traduit inéluctablement par un surcroit de travail pour les Ressources Humaines. D’où la tendance des entreprises à externaliser cette prestation. « APME s’est spécialisé dans le vote par correspondance. Une tâche particulièrement chronophage pour les DRH et leur encadrement. Ces derniers peuvent, de ce fait, se consacrer à leurs partenaires sociaux sans avoir à se soucier de ce travail qui nécessite une gestion et des procédures que seule une entreprises spécialisée peut développer de manière sécurisée grâce à nos contrôles tout au long de la chaine » souligne le dirigeant d’APME. Mais ce qui fait la particularité de cette entreprise, c’est son mode de traitement des élections. « Nous travaillons de façon traditionnelle, en mode papier. Il s’agit d’un choix stratégique qui peut paraître étonnant à l’heure de l’électronique, mais qui se révèle, in fine, plus efficace et moins cher », commente Patrice Clément. Et d’ajouter : « A titre d’exemple, l’un de nos clients grand compte est revenu au vote papier après une expérience malheureuse en vote électronique. Grâce à la mise en place d’un votre mixte (vote par correspondance et vote à l’urne), un seul scrutin a été nécessaire. Ce qui a permis à l’organisation en question d’économiser un second tour. Compte tenu des 10 000 participants, cela constituait un avantage économique non négligeable. » Et si aujourd’hui, la plupart des clients d’APME sont de grandes entreprises, il n’en demeure pas moins que ce spécialiste du vote traditionnel constate que de plus en plus de PME demandent à être accompagnées sur cette question. Le papiera, de toute évidence, encore de beaux jours devant lui.

Article extrait de la revue « Informations entreprise » n°154